Correspondance(s)

Vidéo réalisée par Léa Sonney (professeure), Alison Cosson (auteure-dramaturge) et Mara Bijeljać (auteure-dramaturge) en  janvier et février 2020 dans le cadre du projet « D’où vient ma langue et où m’amène-t-elle ?  » mené lors d’un échange entre des élèves de 4e-3e d’un collège de Chatenay-Malabry et des élèves de 4e du collège de Erstein, en Alsace, en association avec la Maison de Chateaubriand.  

Les élèves devaient s’engager dans une collecte d’éléments sonores et visuels autour du sujet et dans une série d’ateliers d’écriture, couronné par une représentation théâtrale . Un livre documentant le projet devait également être produit.  Les élèves alsaciens devaient arriver à Paris le 16 mars 2020, le jour du début du premier confinement. Tout s’est arrêté. 

bilingues & plus fête les langues à Aubervilliers

bilingues & plus a participé à la fête des langues d’ Aubervilliers organisée par la Maison des langues et des cultures d’Aubervilliers le 28 mai 2022.
Cette fête a réuni associations, habitants, auteurs, enseignants, médiateurs, ville d’Aubervilliers et artistes qui proposent la découverte des langues parlées dans leur ville: français, tamoul, créole, lingala, tamazight, roumain, italien, soninké, chinois, persan, espagnol, quechua, arabe, anglais, allemand, portugais, langue des signes et tant d’autres… à travers jeux, ateliers d’écriture et de conversation, expositions, chants, spectacles et lectures.
Ellen Schmidt, notre nouvelle vice présidente, et Ariane Bailey, notre trésorière, ont animé un stand avec des devinettes sous forme de cocottes en papier et une grande mappemonde interactive qui ont enchanté les enfants. Le glossaire Bienvenue, quelques mots pour le dire a également été distribué.  Belle journée d’échanges et de rencontres originales et fructueuses!

« La journée des langues » le 14 octobre 2021 : bilingues & plus au collège Jean-Jacques Rousseau du Pré Saint-Gervais

bilingues & plus a participé à la journée des langues en collaboration avec Dominique Levet, formateur et pédagogue au Centres Académiques pour la Scolarisation des élèves Allophones nouvellement arrivés (CASNAV) de Créteil, les étudiants de l’Université Américaine de Paris, les enseignants et la principale du collège, Madame Pophillat.

Six langues parlées par les élèves du collège et leurs familles (moldave, bambara, wolof, serbo-croate, kabyle et tamoul) ont été présentées aux élèves de 5ème et 4ème

Ranka a travaillé avec 3 élèves de langue serbo-croate pour faire connaitre cette langue aux 4 groupes d’élèves, Slobodan a dessiné une mappemonde sur laquelle les élèves ont collé les étiquettes indiquant leur langue familiale. La journée s’est terminée par une discussion entre parents et élèves, animée par Dominique Levet, Ranka et Nabil Wakim, auteur du livre « L’arabe pour tous. Pourquoi ma langue est taboue en France », Paris, Seuil, 2020. Ariane et Béatrice ont participé à la discussion.

Cette première journée sur les langues a été une vraie réussite auprès des participants, élèves et parents. Nous envisageons de poursuivre cette intervention au printemps 2022.

Remerciements

Nous aimerions remercier  l’Association l’Ecole de la Ville Buissonnière pour le don de € 500,00 dont elle nous a fait bénéficier lors de sa  dissolution en juin dernier et à travers lequel elle a voulu manifester sa reconnaissance de notre action en faveur du plurilinguisme.

bilingues & plus dépend essentiellement de dons pour assurer son action. Nous sommes donc particulièrement sensibles au geste de l’Association l’Ecole de la ville buissonnière et à ses encouragements. 

Nous serions très heureux que d’autres institutions et/ou particuliers s’inspirent de ce geste généreux. 

L’équipe de bilingues & plus

« Par la langue, le parent transmet ce qu’il est »

Entretien avec Ranka Bijeljac-Babic (1), Psycholinguiste et Présidente de bilingues & plus – publié dans La Croix, 13 janvier 2021

Beaucoup d’enfants apprennent à parler deux langues à la maison. Mais pour qu’ils deviennent tout à fait bilingues, leurs parents doivent être motivés et s’investir dans la durée.

Comment un enfant devient-il bilingue ?

Ranka Bijeljac-Babic : Un enfant devient bilingue parce qu’il est imprégné de deux langues dans son environnement quotidien. Il existe plusieurs cas de figure : les parents peuvent parler la même langue ou parler chacun une langue différente. L’enfant peut apprendre une langue à la maison et une autre à l’extérieur. Cela étant, tous les enfants ne vont pas devenir bilingues. C’est un processus lent soumis à deux conditions : d’une part, l’investissement des parents dans la transmission de la langue maternelle ; d’autre part, l’ouverture de la société au multilinguisme.

Quelles sont les répercussions sur son développement ?

R.B.-B : En grandissant dans un milieu bilingue, en parlant une langue à la maison, une autre à l’extérieur, l’enfant a encore plus de facilités à acquérir une troisième voire une quatrième langue. Il développe davantage ses capacités cognitives que l’individu monolingue. Passer d’une langue à l’autre demande de l’attention, une certaine flexibilité mentale pour pouvoir s’adapter. Les bilingues sont obligés de mobiliser de façon plus efficace certains processus mentaux tout au long de leur vie, ce qui souvent les protégera de l’apparition de troubles cognitifs. Chaque langue décrit le monde différemment, élargit l’horizon. L’enfant a ainsi l’avantage d’avoir accès à deux cultures, deux visions du monde, ce qui conduit souvent à plus de tolérance, d’intérêt pour des cultures différentes. Dans de rares cas, cependant, le bilinguisme peut poser problème. Lorsque l’enfant, n’ayant par ailleurs aucune difficulté neurologique, fait preuve d’un mutisme sélectif. Par exemple, il parle à la maison dans la langue familiale mais ne parle pas à l’école. Il faut alors s’interroger : a-t-il une place pour parler ? est-il écouté ? Les parents sont-ils dans une insécurité linguistique ? Un accompagnement peut débloquer la situation. 

Le principe, «un parent, une langue » est-il toujours pertinent ?

R.B.-B : C’est le principe idéal mais il est difficile à maintenir. Comment exiger de l’enfant qu’il réponde toujours dans la langue de chaque parent ? Mieux vaut être souple, créer plus d’occasions de parler ou d’entendre la langue que l’on souhaite transmettre. On peut donner le bain en parlant dans une langue, prendre un repas à table dans une autre. L’important étant d’éviter de trop mélanger les langues. Il est préférable de ne pas avoir de règle stricte. Et de veiller à ce que ce soit cohérent pour l’enfant. Si celui-ci semble délaisser la langue familiale, les parents, souvent déçus, renoncent à transmettre leur(s) langue(s). Mais c’est un moment transitoire. Ils ne doivent pas se décourager. La charge est difficile à maintenir à long terme, mais cela en vaut la peine. Par la langue, le parent transmet ses émotions, sa culture, sa personne tout entière.

Recueilli par France Lebreton

(1) L’Enfant bilingue, de la petite enfance à l’école, Odile Jacob, 2017.

Le Fil Plurilingue est lancé

Le Fil plurilingue est géré et animé par le département langue française de France Éducation international en lien avec ses partenaires, dans le cadre du Comité scientifique du site, composé des acteurs institutionnels, universitaires, associatifs et média qui œuvrent pour la promotion et la diffusion de l’enseignement bi-plurilingue.

Ligne éditoriale

Le Fil plurilingue propose une ligne éditoriale axée sur la promotion de la didactique intégrée, que l’on retrouve dans l’approche appelée CLIL /EMILE, et notamment de l’usage de la / des langue(s) dites “maternelles” des apprenants en classe de discipline dispensée en français. Le site est résolument ouvert à la pluralité des approches méthodologiques et des contextes et constitue un espace de propositions et non de prescriptions.

Le site met à disposition des ressources de qualité, gratuites et accessibles à tous, par exemple des ressources méthodologiques et pratiques pour la classe, destinées aux enseignants de disciplines non linguistiques en français, un ensemble d’outils pour la promotion et la valorisation de l’enseignement bi-plurilingue, avec des infographies et des argumentaires, traduits en plusieurs langues, ainsi que la description des dispositifs existants des sections bilingues francophones par pays.

Le site a également pour objectif de diffuser des informations utiles aux porteurs de projet d’ouverture de sections bilingues francophones, et de valoriser les enseignants, acteurs centraux de l’éducation plurilingue. L’équipe du Fil plurilingue travaille en étroite collaboration avec le centre de ressources de FEI, le CRID, qui propose régulièrement des sitographies thématiques publiées sur le site. Des articles de fond, des activités pédagogiques, des fiches pays, des capsules vidéo de témoignages d’enseignants, des infographies de promotion du plurilinguisme, etc. sont publiées régulièrement, au moins 2 fois par mois, assurant une diversité des formats et des contenus visant à soutenir l’enseignement bi-plurilingue francophone dans le monde.

Les ressources proposées proviennent d’origines diverses : proposées par les partenaires, conçues par les experts de France Éducation international, ou créées par les enseignants dans le cadre de formations, ou encore co-construites avec certains  partenaires du Fil plurilingue.

Comité de rédaction

Véronique Boisseaux
Chargée de programmes, marketing et communication
Unité expertise, Département langue française, (France Éducation international).

Marjorie Pégourié-Khellef
Chargée de programmes, Enseignement bi-plurilingue
Unité expertise, Département langue française, (France Éducation international).

Sabrina Samson
Webmestre du site le Fil plurilingue (France Éducation international).

Contributeurs

Les documentalistes du Centre de ressources et d’ingénierie documentaires

Directrice de la rédaction

Juliette Salabert
Responsable du département langue française (France Éducation international).

Directeur de la publication

Pierre-François Mourier
Directeur Général de France Éducation international.

 

 

Diversité, n° 196, septembre-décembre 2019 L’hospitalité #2

L’hospitalité renvoie à une tradition séculaire, aussi ancienne que l’humanité, celle de la protection de celui qu’on accueille – comme hôte – chez soi (hestia), y compris son pire ennemi (hosties).De l’Antiquité à nos jours, l’hospitalité repose ainsi sur des formes de don de soi, avec le souci de l’autre, sans condition ou attente de contrepartie. Mais elle pose simultanément la figure de l’étranger, celui qui interroge et embarrasse – potentiellement susceptible de provoquer l’hostilité à son égard. On peut penser aux migrants, mais tout autant aux exclus de l’intérieur, personnes en situation de handicap, précaires et autres « zonards ».
C’est de toute évidence un thème qui nous concerne et nous implique tous, et qui agit comme un révélateur de notre capacité à faire de la place à l’autre, à modifier nos propres représentations et pratiques sociales, à faire société, à faire corps. De même l’école, comme toutes les structures éducatives, a pour obligation d’accueillir tous les enfants, quel que soit leur statut administratif, quelle que soit leur situation sociale, quel que soit leur handicap, etc., en un mot, tous les enfants sans distinction. Mais l’hospitalité scolaire repose sur une éthique et des compétences spécifiques, que ce numéro de Diversité propose d’explorer.