L’hospitalité renvoie à une tradition séculaire, aussi ancienne que l’humanité, celle de la protection de celui qu’on accueille – comme hôte – chez soi (hestia), y compris son pire ennemi (hosties).De l’Antiquité à nos jours, l’hospitalité repose ainsi sur des formes de don de soi, avec le souci de l’autre, sans condition ou attente de contrepartie. Mais elle pose simultanément la figure de l’étranger, celui qui interroge et embarrasse – potentiellement susceptible de provoquer l’hostilité à son égard. On peut penser aux migrants, mais tout autant aux exclus de l’intérieur, personnes en situation de handicap, précaires et autres « zonards ».
C’est de toute évidence un thème qui nous concerne et nous implique tous, et qui agit comme un révélateur de notre capacité à faire de la place à l’autre, à modifier nos propres représentations et pratiques sociales, à faire société, à faire corps. De même l’école, comme toutes les structures éducatives, a pour obligation d’accueillir tous les enfants, quel que soit leur statut administratif, quelle que soit leur situation sociale, quel que soit leur handicap, etc., en un mot, tous les enfants sans distinction. Mais l’hospitalité scolaire repose sur une éthique et des compétences spécifiques, que ce numéro de Diversité propose d’explorer.